Rue de Fontenoy, l'annexe de la MJC, ancienne école primaire de filles et maternelle jusqu'aux années 60/70. Ma première école jusqu'en Juin 1940...
La cour de l'école d'où je voyais notre immeuble à gauche, et d'où les parents voyaient leurs gosses jouer dans la cour lors de la "récré".
Les toilettes pour les tout petits
Le préau où nous jouions les jours de pluie, dont le sol est le même qu'avant la guerre. J'ai le souvenir très précis de nos jeux, en file indienne figurant le train et utilisant les bandes rouges comme rails. Il faut dire que les gosses du quartier cohabitaient avec le train de la rue Vayringe qui faisait partie de notre environnement.
Certaine fresques sont restées comme
Malborough s'en va-t'en guerre...
Malborough s'en va-t'en guerre...
...Meunier tu dors...
Il pleut il pleut bergère !
La cour avec l'ancienne entrée de la cave, par laquelle on livrait le charbon pour le chauffage
Celle-ci désaffectée de nos jours est fermée par une barrière métallique
On voit l'accès aux caves
C'est par cet accès que les habitants du quartier Crôsne/Vayringe/Fontenoy/Charles Dusaulx venaient se réfugier dans l'attente que les allemands fassent sauter le pont Dusaulx. Pour les gosses que nous étions c'était "folklo" et une source de jeux dans ces immenses caves. Le jour ou le pont a sauté, cela a commencé de la façon suivante : coupure du courant et obscurité totale car c'était encore la nuit, un souffle important, et le bruit de l'explosion le tout en une seconde, avec les dégâts collatéraux dans tout le quartier, d'autant plus que le pont de la Meurthe a sauté quelque temps après.
Le pont de nos jours. Les allemands avaient installé des caisses d'explosifs en chicane sur la largeur du pont, ainsi que des mines. D'autres mines pendaient à chacune des arches, si bien que le pont fut littéralement coupé en deux. Peu après l'entreprise Ramelli installa une passerelle en bois pour permettre aux habitants de rejoindre le faubourg, cette passerelle se situant en contre-bas du pont à droite en allant au faubourg.
Cette photo montre le pont découpé pour son évacuation. Un pont "provisoire" fut installé jusque aux débuts des années 50. Il était en bois et ses piliers occupaient les bords du canal ne laissant la place que pour les tracteurs électriques.
photos de 1944 2006 et 2011
Très intéressants ces souvenirs d'enfance en pleine guerre ...
RépondreSupprimerLes allemands ont fait sauter ce pont-canal dans la nuit du 13 au 14 ou 14 au 15 septembre pour protéger leur retraite par Malzéville. Ils ont fait sauter ce pont en premier puis le pont-levis juste après. Les habitants du quartier qui ont entendu les déflagrations (les vitres du quartier ont volé en éclats) ont même dit "encore un coup du Marcel SIMON" celui que les habitants du quartier appelaient depuis 1940 "le Robin des Bois des Trois-Maisons" (voir la plaque commémorative au rond point de l'horloge des Trois-Maisons) Ce que les habitants du quartier n'ont pas su c'est que Marcel SIMON (qui avait sa tête mis à prix sur affiches placardées) avait été exécuté "tiré comme un lapin" dans la forêt de Haye aux fonds de Toul entre le champs de tir de La Malpierre et "Les Baraques" au lieu-dit « Poste de Velaine » par les policiers français de la 15ème brigade de la police judiciaire de Nancy le 11 mai 1943. Marcel SIMON avait comme copain de quartier et d'arme d’Albert VURPILLOT, dont j’ai travaillé sur le sujet pour arriver à faire fait une biographie « tenant un peu la route ». Ces deux personnes ont été les sujets traités avec l’histoire du quartier lors d'une conférence donné avec un professeur es-lettre des universités de Nancy & maître de conférence et moi-même, à la maison des anciens des Trois-Maisons rue l'Atrie le 12 novembre 2011. Je suis en attente d'une autorisation spéciale pour pourvoir avoir le droit de consulter les rapports de la police judiciaire suite aux interrogatoires faits, entres autres, dans l’enceinte de la maison d’arrêt Charles III à Nancy (partie allemande) sur les fusillés de La Malpierre par cette 15ème brigade en doublon avec a partir de juin 1942 le Kommando de la Sicherheitspolizei (Sipo-SD) nouvellement créé et spécialement chargé de la traque des terroristes et communistes Sicherheitspolizei inclus dans la Fedkommandantür 591, celle de la région de Nancy afin de pouvoir aller plus loin dans cette biographie et recouper des témoignages verbaux avec les rapports écrits. J’ai parlé du site de La Malpierre (champ de tir) sur les bans de la commune de Champigneulles, il faut savoir que c’est un lieu maudit où 65 personnes, parfois très jeunes (de sources sûres avec études faites) entre 1940 et 1944 ont été fusillé par l’occupant nazi bien souvent après plusieurs interrogatoires musclés et procès. Mais ho scandale, aujourd’hui en 2012 toujours pas de plaque commémorative avec le nom de ces braves qui se sont sacrifiés, presque personne à ce jour connait le lieu exact de ces sombres exécutions et bien sûr silence presque total, (hormis une cérémonie organisée tous les ans à la fin juillet par des gens d’Auboué et non par des nancéiens. Leur faute à ces braves qui furent fusillés? pour la plupart n’être que communiste comme beaucoup d’ouvrier d’usines en 1940 , et pour les non communistes comme Albert VURPILLOT ont compris le bénéfice qu’ils pouvaient tirer l’infrastructure communiste et syndicale pour combattre eux aussi l’envahisseur, hé bien même punition (pas de plaque avec les noms). Un véritable scandale qui perdure encore en 2012 mais qui sera dans un proche avenir de plus en plus connu par le grand public n’en déplaise a certain. Une brochure est en voie d’achèvement au printemps faite par l’AFMD par le lycée SIFFLET pour être distribué dans un premier temps via l’éducation nationale aux élèves de classes terminales, entres autres, de Nancy et banlieue. Une autre conférence sur Nancy et d’autres projets sont en gestations. Hé oui, comme dirait notre brave Anne ROMANOFF « on ne vous dit pas tout » A votre disposition pour tout renseignement complémentaire.
RépondreSupprimerJ.F. CAP
Je pense qu'un des scandales réside dans le fait qu'Albert VURPILLOT symbole d'une vraie jeunesse patriote, avec ce que cela voulait dire en 1940 ai été inconnu jusqu'à cette conférence du 16 Novembre. Mais Albert n'était pas engagé politiquement et c'était un handicap dans les folles années de l'après guerre. Vu sa jeunesse et son origine au faubourg il aurait mérité au moins autant que Marcel SIMON, que son nom soit donné à un carrefour, une rue prolongée (la rue E.Pierson s'appelait avant guerre rue de l'Atrie depuis le faubourg )ou autres ... Le faubourg a eu trois martyrs mais seulement deux d'entre eux ont eu droit au souvenir.La politique se fourre partout !
RépondreSupprimerMerci pour le récit, les histoires et l'histoire.
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